Nouvelle exposition : Sur les traces de Marc-Aurèle Fortin
Saint-Joseph-de-la-Rive, 29 juillet 2022 — La Papeterie Saint-Gilles est heureuse d’accueillir la plus récente exposition collective des peintres Jimmy Perron, Pierre Bouchard et Frédérick Ouellet, intitulée Sur les traces de Marc-Aurèle Fortin. Vous êtes conviés au vernissage qui se tiendra le jeudi 4 août à 17 h, où vous aurez l’occasion de découvrir les œuvres et de discuter avec les artistes.
Deuxième exposition d’une série de trois à la Papeterie Saint-Gilles cette saison, Sur les traces de Marc-Aurèle Fortin est présentée du 4 au 28 août 2022. Ce processus créatif a été l’occasion pour trois peintres de Charlevoix de retrouver les endroits où Marc-Aurèle Fortin a été inspiré. Lors d’un voyage sur la route du Saguenay à Sainte-Rose (Laval) en passant par l’île d’Orléans et finissant dans Charlevoix, ils ont enfilé les perles de paysage. Les artistes réactualisent la pratique du dessin et de la peinture en plein air dont Fortin était maître et veulent prouver que cet art n’en est pas un du passé, mais bien vivant.
La collection présente une série de dessins sur papier Saint-Gilles faisant écho à l’exposition au Carrefour culturel Paul-Médéric de Baie-Saint-Paul présentée jusqu’au 11 septembre.
À propos des artistes
Artiste autodidacte, Jimmy Perron est né le 8 novembre 1971 à l’Isle-aux-Coudres. Diplômé de l’école du meuble de Victoriaville en 1996, il se dirige par la suite vers les arts visuels, plus particulièrement vers la peinture de paysage. En 2011, il est le premier Charlevoisien à être sélectionné au 29e Symposium international d’art contemporain de Baie-Saint-Paul. En 2013, avec l’appui du Conseil des arts du Canada, il forme le collectif multidisciplinaire Caméramage qui met en scène dans un docu-fiction une légende inventée illustrée de ses œuvres. Ce projet sera alors présenté sous différentes formes au Musée de Charlevoix et au Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, et sera sélectionné au Festival Multimedia Diffrazionni de Florence, en Italie.
Entre-temps, en 2017, il présente une exposition solo à la réputée galerie Robert de Toronto, réunissant une vingtaine d’œuvres constituées de portraits des traditions et paysages de sa région. En 2019, s’appuyant de son expérience passée avec le collectif Caméramage, Perron poursuit en solo dans ce créneau en présentant le projet La Débâcle, s’abreuvant toujours des traditions insulaires avec le synopsis d’une autre légende inventée. Il est sélectionné pour participer aux résidences Wood de Saint-Quirin en France. C’est dans ce contexte que Perron développe son projet de rédaction et mise en scène de ses œuvres. Il obtient, en 2020, une bourse du Conseil des arts et des lettres du Québec qui lui permettra de poursuivre ce projet.
Les œuvres de Jimmy Perron se retrouvent dans plusieurs collections publiques et privées, telles que celle du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul, de la collection Loto-Québec et de Power Corporation.
Pop-naturaliste entre modernité et tradition
Pierre Bouchard est originaire du Lac-Saint-Jean. Il habite et travaille présentement à Baie-Saint-Paul, où il vit exclusivement du fruit de son art. L’artiste a étudié le dessin publicitaire et le dessin animé, ce qui l’a poussé à créer quelques films d’animation et quatre bandes dessinées. Il a également été illustrateur et a publié des fanzines. Très actif dans le milieu artistique de Québec entre 2000 et 2014, Pierre Bouchard se laisse inspirer par le graffiti en 2008 et l’on commence à voir de ses tags dans la ville à cette époque.
Parallèlement à ces pratiques, il s’intéresse à la peinture et commence à créer des œuvres de manière autodidacte. Il se fait connaitre en 2002 avec des expositions à la Galerie Rouje. En 2008, sa production est plus constante et il expose pour la première fois ses tableaux en 2009 sous le pseudonyme Newjoecool. S’ensuivent de nombreuses autres expositions et foires où les thématiques et les concepts se succèdent. Sa peinture sous le nom de Pierre Bouchard est un amalgame de toutes ces pratiques : l’inspiration vient de la publicité, du dessin, du graffiti et de la peinture traditionnelle avec ses thèmes qui sont chers à l’artiste.
La peinture de Pierre Bouchard a déjà été qualifiée de pop-naturaliste. Il explore sur canevas ou sur papier des thèmes classiques comme les oiseaux, les poissons, les fruits ou le hockey. Conservateur dans les sujets, mais moderne dans le traitement de l’image, le visuel est épuré, les couleurs vives et le geste, spontané. Il y a souvent un ajout de mots produits à l’aérosol et au pochoir. Le résultat relève du documentaire ou de l’affiche publicitaire. Le graphite, l’aquarelle, l’huile, le fusain et l’aérosol sont utilisés comme médiums. Les sujets sont puisés à même les expériences de vie de l’artiste. Il explore à sa manière le territoire de Charlevoix en peignant des paysages surnaturels et fantastiques. La série des petites maisons résulte d’un processus de création d’abord abstrait et où des habitations et la forêt s’y sont implantées. Cette collection a vu le jour en 2018 et a surtout été produite à l’an 2020.
Vous pouvez voir les œuvres de Pierre Bouchard à la galerie Iris de Baie-Saint-Paul, à Québec, à Montréal et à Toronto, aux galeries Beauchamp et à Chicoutimi, à la galerie La corniche.
J’ai commencé à peindre des paysages en 2012 alors que les paysagistes étaient de moins en moins populaires sur la scène des peintres contemporains du Québec. J’ai même cru que ma carrière allait se terminer si je ne me dévouais qu’aux paysages. Accompagné de mes pinceaux et suivant mon instinct, j’ai commencé à sillonner les routes du Québec (Outaouais, Laurentides, Lanaudière, Côte-Nord, Montréal) et c’est là que mon point de vue s’est mis à changer, à évoluer, comme le panorama qui m’entourait…
À force d’observer, j’ai découvert que les paysages devenaient des images de plus en plus abstraites et inspirantes à mes yeux. La nature en constante évolution, par ses saisons, ses formes, ses couleurs et ses détails ont confirmé ma passion pour le paysage et m’ont transporté vers une quête encore plus personnelle sur la route de mes ancêtres. J’ai descendu le fleuve et dessiné ma propre carte géographique et routière des endroits qui m’ont transformé… J’ai poursuivi ma quête dans la région de Charlevoix, plus précisément entre l’Île d’Orléans et Tadoussac, mais c’est le magnétisme de Baie St-Paul qui m’a captivé. Tout me semblait familier et c’est peut-être pourquoi cette ville m’a adopté comme si j’y habitais depuis toujours.
À Baie-Saint-Paul, j’ai fait la rencontre des peintres paysagistes Pierre Bouchard et Jimmy Perron. Tous les trois adeptes d’histoire de l’art, de peintures et des paysages, nous n’avons pu faire autrement que d’explorer l’histoire de Marc-Aurèle Fortin. À travers des historiens, des récits, des collectionneurs, des amateurs, nous avons commencé à recueillir de plus en plus d’informations non citées sur celui-ci.
J’ai été grandement surpris de découvrir que sur ma carte routière personnelle, plusieurs endroits qui m’ont inspiré coïncident étrangement avec ceux du peintre de Sainte-Rose. J’ai même découvert que Marc Aurèle Fortin avait peint à quelques pas de ma résidence à Baie-St-Paul,et que ses sujets ainsi que son interprétation rappellent parfois mon travail… Depuis, je me pose la question suivante : suis-je simplement attiré par les mêmes formes quelui ou suis-je sensible aux marques du passé? Chose certaine, accompagné par mes pairs, je vous partagerai mes recherches (inspirées de la vie de ce peintre) ainsi que toute la synchronicité qui nous unit.