La papeterie utilise deux tonnes de coton par année pour une production de 40 000 feuilles de papier.
Les papiers Saint-Gilles sont fabriqués selon une méthode ancestrale qui date du XVIIe siècle, époque de l’invention du défibreur (ou pile hollandaise). Plusieurs étapes sont nécessaires à la production.
Les six étapes de production – La fabrication du papier
1. Défibrage
La première étape de fabrication du papier est la préparation de la pâte. Les linters de coton sont d’abord grossièrement déchiquetés à la main pour ensuite faire un passage dans le défibreur (ou pile hollandaise) : la pile agit comme un gros mélangeur et prépare en quelques dizaines de minutes notre pâte à papier. Nous ajoutons alors une très faible quantité de colle dans le mélange, ce qui permet d’éviter l’effet buvard.
2. Encuvage et tamisage
La pâte à papier est ensuite versée dans une cuve. Pour fabriquer la feuille, nous utilisons une forme et une couverte. La forme est un tamis constitué de fils de laiton cousus sur des baguettes en bois. La couverte est un cadre mobile qui s’emboîte sur la forme et qui détermine le format de la feuille. Le papetier plonge la forme dans la cuve, la relève chargée de pâte à papier, l’agite en un mouvement de va-et-vient et laisse l’eau s’écouler.
3. Couchage de la feuille
Une fois que la feuille est constituée à la surface du tamis, il faut décoller la feuille de son support. Cette étape consiste à retourner le tamis supportant la feuille sur un feutre en laine pour la décrocher du support. Les feuilles encore gorgées d’eau sont ensuite intercalées entre des feutres qui s‘empilent jusqu’à constituer une pile de 100 feuilles appelée porse.
4. Pressage
La pile de feuilles intercalées entre les feutres est mise sous presse afin d’éliminer le plus d’eau possible. Nous utilisons une presse hydraulique, avec une pression pouvant atteindre 30 tonnes.
5. Séchage
Les feuilles pressées, encore humides, sont mises à sécher à l’étage de la papeterie. Elles sont disposées une à une, sur un séchoir. Cette opération dure environ 24 heures dans une salle où l’humidité est contrôlée.
6. Calandrage
La dernière opération consiste à lisser les feuilles, car lors du séchage, les feuilles se rétractent et gondolent. Pour les aplanir, nous les insérons dans notre calandre. Sous l’action de deux énormes rouleaux d’acier, les feuilles ressortent lisses et prêtes à être utilisées. Nous conservons certaines feuilles non calandrées (torchon), pour ceux ou celles qui aiment le papier texturé.
Les papiers Saint-Gilles sont entièrement fabriqués à la main à base de coton. Ils ne nécessitent aucune coupe d’arbre et aucun agent de blanchiment au moment de la production. Au coton on ajoute de l’eau et de la colle, ce qui rend le papier imperméable afin de permettre l’écriture ou de l’utiliser avec de l’aquarelle, par exemple.
Nous recevons notre matière première sous forme de feuilles, résultat d’une récupération de l’industrie textile. On appelle ces feuilles : linters de coton. Il s’agit en fait de fibres de coton trop courtes pour être tissées mais qui se prêtent bien à la fabrication du papier par la grande quantité de cellulose qu’elles contiennent. La cellulose se caractérise notamment par son caractère hydrophile. Cette propriété lui confère une grande capacité d’absorption, utile dans l’industrie papetière pour assurer la liaison entre les fibres.
Pourquoi le papier à base de fibres de coton est-il plus durable ?
Les papiers coton sont réputés pour leur pureté, leur durabilité et leur stabilité. Ils sont de qualité supérieure grâce à leur composition, caractérisée par l’absence de lignine. La lignine est un des principaux composants du bois et une molécule photosensible qui crée du jaunissementlorsque les papiers sont oxydés par la lumière.. Ce jaunissement n’est évidemment pas souhaitable pour un papier de qualité. Plusieurs procédés existent pour la séparer de la cellulose, étapes que nous évitons en utilisant la fibre de coton.
L’une des caractéristiques du papier Saint-Gilles est la présence de pétales de fleurs de la région, qu’on ajoute au moment du brassage de la pâte. À l’étape du tamisage, on peut aussi coucher sur la feuille un rideau de dentelle, qui, lors du pressage, s’imprègne dans la feuille, lui donne une texture et varie l’apparence du papier. Fabriquées une à une, toutes nos feuilles ont une barbe (frange) sur les quatre côtés. Le filigrane à l’effigie de Saint-Gilles est incrusté dans chacune des feuilles pour en faire un produit unique et inimitable.
Blanc pur fil, Charlevoix , fleur bleue, chant d’été, vieux parchemin, salicaire mauve, épervières et jardin fleuri sont les déclinaisons de nos papiers, selon la présence ou non d’éléments et/ou d’un colorant de couleur naturelle. Nous produisons des feuilles pour l’écriture et le dessin de 220 g/m2 (blanc ou parchemin) et un papier artiste (blanc seulement) plus épais de 450 g/m2, pour la création.
Les papiers Saint-Gilles peuvent servir à la correspondance personnelle, au dessin, à l’aquarelle, à la décoration, à la fabrication d’objets divers. On y imprime également des sérigraphies ou des œuvres numériques. Les limites quant à leur utilisation seront celles que vous vous donnerez !
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